dimanche 15 novembre 2009

Dubrunfaut Edmond


La vie d’Edmond DUBRUNFAUT (1920-2007) a été entièrement vouée à l’art. De façon proliférante, ardente, à la recherche de toutes les formes d’expression.
Il est peintre. Mais en 1945, il fonde avec ses amis Roger Somville et Louis Deltour le Centre de Rénovation de la Tapisserie de Tournai. Avec eux encore, en 1947, il forme le groupe Forces Murales, qui réalise, par exemple, à l’intérieur du Palais de Justice de Bruxelles, une grande fresque murale —70 mètres carrés— peinte a fresco (soit, selon l’ancienne technique, sur l’enduit frais): «Prolétaires de tous les pays, unissez-vous», proclame de ses tons vigoureux la fresque décrivant le port, la mer et ses travailleurs.
Dès ces années s’affirment nettement les aspirations du peintre : recourir à des techniques exigeantes, entreprendre des œuvres collectives et défendre par la peinture un idéal de justice sociale. Il s‘agit, selon la formule de Somville, de «créer un art public». Aussi un grand nombre des œuvres de Dubrunfaut sont-elles destinées à des endroits où passent beaucoup de gens. Par exemple, à la station de métro Louise, à Bruxelles, La Terre en fleur, ensemble de tapisserie et de carreaux de céramique.
Ces œuvres, souvent de grand format (Mais il y a aussi des dessins, des aquarelles, des lavis à l’encre de Chine), mettent en scène le monde du travail (la mine, le travail des champs), exaltent la beauté de la nature et de la femme. Elles montrent la dureté de la condition ouvrière, dénoncent les horreurs de la guerre tout en dévoilant la splendeur du monde.
Cette orientation de son œuvre s’est trouvée en consonance avec celle du groupe de jeunes poètes de l’Université de Bruxelles auquel Lucien André appartenait. Rejoints par un groupe de jeunes architectes de Mons (dont Edgar Liébin), les peintres de Forces Murales et les poètes du Cercle littéraire de l’ULB avaient ensemble de fréquentes réunions, échangeaient d’enthousiastes projets, cherchaient ensemble des contacts à Paris. Un des poètes (ayant foi en l’œuvre collective, ils omettaient souvent, lorsqu’ils lisaient leurs textes en public, d’en citer l’auteur) écrivait:
Par-dessus l’ombre étalée
nous ferons vivre la couleur.
Par-dessus l’ombre éclatée
nous rendrons aux objets
leur langage d’enfance.

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